Voyage

Sur les traces de la Bête du Gévaudan

Même 250 ans après, la Bête du Gévaudan continue de fasciner… Il faut dire que le présumé loup était terrifiant et que bien des mystères l’entouraient.

Pendant 3 ans, l’animal terrorisa une région qui à l’époque était très pauvre, attaquant essentiellement des petits bergers. Ceux qui croisèrent son chemin et purent en réchapper, parlaient d’un gros animal ressemblant à un loup sans en être un. Cette créature était immense, sournoise, violente, puissante avec une mâchoire énorme… elle paraissait même insensible aux balles. D’ailleurs certains finirent par croire que c’était le Diable en personne…

Les théories sur l’identité de la Bête du Gévaudan ont abondé au fil des années. Certains ont parlé d’une meute de loups, d’autres d’une hyène, d’un puma, d’un loup cervier et même d’un chien hybride dressé à tuer. Toujours est-il qu’aujourd’hui encore le mystère perdure.

Si nous connaissions cette histoire effrayante, nous ignorions tout de la région dans laquelle a sévi la Bête. C’est pourquoi nous sommes partis dans le Gévaudan à la recherche des lieux historiques liés à cette période tragique. Et nous avons découvert un pays sublime, sauvage avec une faune et une flore riches, des gens d’une grande gentillesse et une nourriture délicieuse.

Saugues et son musée sur la bête du Gévaudan

La bête du Gévaudan

Nombreux sont ceux qui pensent à tort que la bête du Gévaudan est un mythe. Or cet animal a bel et bien existé et les faits qui lui sont liés sont malheureusement réels.

Entre 1764 et 1767, un animal terrifiant à l’apparence d’un gros loup sema la terreur dans cette région du sud de la France. Il attaqua et tua des centaines de personnes : hommes, femmes et enfants. Pour arrêter le monstra, on organisa de gigantesques battues menées par les plus grands chasseurs du royaume le capitaine Duhamel, les louvetiers d’Enneval. Même le porte-arquebuse personnel du roi Louis XV se lança à sa poursuite. Mais sans succès…

Si vous ne connaissez pas la légende, le Musée fantastique de la bête du Gévaudan vous relatera toute l’histoire à l’aide de saynètes. Vous serez ainsi plongés dans l’ambiance sombre et morose de l’époque. Attention certains passages peuvent effrayer les âmes les plus sensibles.

Une fois que vous aurez l’histoire en tête, vous pourrez partir à la recherche de la bête du Gévaudan

Les tourbières de Lajo

Les tourbières de Lajo

À maintes reprises, la bête du Gévaudan ou ses chasseurs se retrouvèrent bloqués dans les tourbières qui au XVIIIème siècle abondaient la région.

Cela se produisit notamment au début de l’année 1765, lorsque le monstre attaqua le jeune Portefaix et ses amis qui gardaient un troupeau. L’animal s’empara du plus petit du groupe et l’emporta avec lui. Cependant Jacques Portefaix refusant d’abandonner son camarade, se lança à sa poursuite. La bête était rapide mais elle commit une erreur en s’engageant dans les tourbières qui la ralentirent. C’est ainsi que les enfants arrivèrent à la rattraper, la harcelèrent. Puis Jacques Portefaix parvint à lui enfoncer une pique dans la gueule. Certes cela ne tua point la bête du Gévaudan, mais elle abandonna sa petite proie et repartit bredouille dans la forêt.

Situées au cœur de la Margeride, les tourbières de Lajo offrent une balade magnifique qui vous plongera dans la nature sauvage du Gévaudan. Au début le sentier manque un peu de charme, mais une fois la zone humide atteinte, on découvre un paysage d’une grande richesse. Un ponton en bois permet de plonger un peu plus loin dans les marécages sans prendre le risque de perdre ses chaussures. Ensuite on pénètre un bois luxuriant, où on distingue plus facilement les pistes des animaux sauvages que les empreintes de promeneurs. Enfin les sons et les parfums sont fascinants. Il nous est arrivé de sentir l’odeur forte et caractéristique d’un blaireau peu soucieux des traces laissées derrière lui. Bref, c’est une superbe promenade à faire en famille en particulier si vous cherchez des zones naturelles reculées.

La Tour d’Apcher, site médiéval

La tour d’Apcher

Les comtes du Gévaudan étaient très attristés de voir dans quel malheur étaient plongés les habitants de la région. Et d’ailleurs, eux non plus la bête ne les avait pas épargnés, puisqu’elle commit quelques crimes au pied de leur château. Plusieurs d’entre eux notamment le Marquis d’Apcher organisèrent de grandes battues pour tenter de tuer la bête et mettre enfin un terme à ce cauchemar. Mais la bête restait insaisissable. Il faut dire que la région est tellement escarpée et recouverte de forêts impénétrables que l’on imagine à quel point il leur fut difficile de débusquer l’animal.

Peut-être l’aurez-vous remarquer sur ce blog, nous aimons beaucoup sillonner le pays à la découverte de châteaux. Nous avons donc visité les ruines de la tour d’Apcher. À ses pieds subsistent encore la chapelle ainsi que les vestiges de logis. Tout proche du site médiéval, on peut pique-niquer tout en profitant du panorama splendide sur toute la région.

Paulhac-en-Margeride

Pont de Broussous

Une des attaques les plus célèbres de la Bête du Gévaudan est sans aucun doute celle de Marie-Jeanne Valet. Par un beau dimanche matin ensoleillé, la jeune fille âgée de 19 ans se rendait accompagnée de sa sœur à la ferme des Broussous. Pour franchir la rivière, les deux jeunes filles empruntèrent deux petits ponts en bois. C’est à cet endroit précis que la Bête les attaqua. Marie-Jeanne recula de plusieurs pas et brandit devant elle son couteau. Mais la bête peu farouche se cabra et se jeta sur les deux jeunes filles. Sans hésiter, Marie-Jeanne plongea de toutes ses forces sa lame dans l’épaule du fauve. La bête poussa un hurlement effroyable, se porta la patte de devant sur la blessure. Puis elle se jeta dans la rivière, roula plusieurs fois et prit la fuite.

La passerelle en bois n’existe plus, à la place se trouve un modeste pont en pierre mais la rivière du Broussous est toujours là. Vous pourrez profiter d’une balade en famille entre pâturages, villages et forêts noires. C’est le coin idéal pour s’éloigner de la ville, contempler un paysage sublime qui ne soit pas parasité par les publicités et les grandes enseignes de magasins. Partout où vous irez, vous n’aurez que calme et tranquillité.

Notre-Dame d’Estours

Notre-Dame d’Estours

Trois ans s’étaient écoulés depuis l’arrivée de la bête dans le Gévaudan. Malgré les nombreuses battues, la bête continuait ses crimes horribles. Et la situation était encore plus désastreuse puisque l’animal avait attaqué plus de gens en quelques mois que les deux premières années. Les habitants du Gévaudan vivaient un véritable cauchemar. Désespérés ils n’avaient plus qu’un seul espoir, se tourner vers Dieu. Très croyants ils portaient une grande dévotion envers la Vierge Marie. Afin de lui demander son aide, ils organisèrent des pèlerinages notamment le 7 juin 1767 à Notre-Dame-d’Estours.

Située sur un promontoire rocheux dominant les gorges de la Seuge, la petite chapelle offre une vue grandiose sur un paysage sauvage et époustouflant avec un relief escarpé. Si vous êtes sujets au vertige, soyez prudents lors de la descente jusqu’au lieu saint.

Est-ce que les prières des pantres furent entendues ? Je ne saurais l’affirmer. Toujours est-il que quelques jours plus tard, la Bête du Gévaudan fut abattue d’une balle.

Mont Mouchet et la mort de la Bête du Gévaudan

Bois de la Tenazeyre

Peu de temps après le pèlerinage à Notre-Dame d’Estours, la bête fit une dernière victime : Jeanne Bastide, jeune fille de 19 ans. Suite à cette attaque, le Marquis d’Apcher mit sur pied une grande chasse. En pleine nuit, il fit lever tous les chasseurs de la région notamment Jean Chastel, un homme étrange sur lequel circulaient bien des rumeurs. Quelques heures plus tard les hommes se lancèrent à la poursuite de l’animal dans les bois de la Tenazeyre situés sur le Mont Mouchet. Le jour était levé depuis quelques heures, Jean Chastel assis au pied d’un pin attendait sagement que l’animal se présentât à lui. Enfin, il vit la bête, arma son fusil, tira et l’abattit d’une balle. C’est ainsi que l’histoire de la bête du Gévaudan prend fin…

Stèle à la mémoire de Jean Chastel à La Besseyre-Saint-Mary

Selon la légende, l’herbe n’a plus jamais repoussé à l’endroit où le corps de l’animal est tombé. Mais si vous souhaitez en avoir le cœur net, partez faire une balade sur le mont Mouchet. Au départ du musée de la résistance, vous pourrez vous lancer dans une belle randonnée au milieu des bois obscures de la Ténazeyre. Là aussi si vous aimez les paysages sauvages et reculés, vous serez servis. Pas une âme aux alentours, juste vous et la nature. Et au bout du chemin, vous attends une vue magnifique sur la région.

La légende de la Bête du Gévaudan

Vous aussi l’histoire de la Bête du Gévaudan vous fascine ? Alors je vous propose de la découvrir en audio.

Cette année, j’ai lancé un nouveau projet de contes, légendes et autres histoires racontées. J’ai dédié une chaîne Youtube à ces récits, intitulée Mina Lyre. Une des premières histoires que je souhaitais vous faire découvrir est la célèbre légende de la Bête du Gévaudan. Lancez l’audio, fermez les yeux et plongez avec moi dans les montagnes du Gévaudan.

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