Les ruines perdues de Narak, jeu de l’année ?
Récemment le mâle Alpha est revenu avec dans les bras Les ruines perdues de Narak. Aussi excités que s’il avait rapporté une idole Chachapoyan – oui j’exagère toujours – nous nous sommes empressés de découvrir ce nouveau jeu de société tant convoité par la communauté des ludistes. Alors je vais ici tenter de répondre à la question de l’année 2021 : Les ruines perdues de Narak, attrape touristes en mal d’aventure ou véritable expérience ludique ?
Les ruines perdues de Narak est un jeu de deckbuilding et de placement d’ouvriers à partir de 12 ans, pour 1 à 4 joueurs. Il est édité chez Iello qui le titre comme jeu de société expert.
Quel est donc le but des ruines perdues de Narak ?
Vous voilà enfin parvenus sur l’île de Narak. Le fouet à la ceinture, vous vissez votre chapeau d’aventurier sur votre crâne, vous remontez les manches de votre chemise en lin trempée de sueur – Il fait une chaleur étouffante et moite – puis vous vous enfoncez dans une jungle obscure et énigmatique. Autour de vous, vous entendez une multitude de bruits étranges ainsi qu’une musique pesante. C’est votre playlist qui s’est lancée sur melodice. Vous êtes enfin prêts à mener votre expédition afin d’explorer l’île de Narak et découvrir les vestiges d’une civilisation antique.
Comment joue-t-on ?
Les ruines perdues de Narak se déroule en 5 manches.
À tour de rôle, les aventuriers ont la possibilité de réaliser diverses actions. Ils peuvent placer leurs deux meeples au look Indiana Jones sur l’île afin d’excaver de nouveaux sites ou de fouiller des zones explorées pour récupérer de nouvelles ressources. Les joueurs peuvent également acheter des objets, découvrir des artefacts mystérieux ou dompter des créatures monstrueuses. Enfin, ils peuvent aussi explorer la jungle – ce qui leur permettra entre autres de recruter des assistants – afin de localiser le temple perdu de Narak. Et pour réaliser toutes ces actions, les joueurs utilisent des cartes de leur main qu’ils forment à chaque début de manches ou puisent dans les ressources récoltées.
Mais c’est pour cela que ça s’appelle la jungle, ma jolie
Lors de notre première partie le mâle Alpha s’est concentré sur l’exploration et la maîtrise des bestioles qui peuplent l’île. Mais quand j’ai vu les monstres terrifiants qui apparaissaient et surtout les ressources demandées pour les dompter, j’ai préféré explorer la jungle. Parce que les fourmis et scarabées géants très peu pour moi. Oui je sais ce n’est qu’un jeu de plateau…
Maîtriser un gardien rapporte à chaque fois 5 points, donc si vous décidez de suivre cette stratégie il vous faudra dompter plusieurs créatures. Suivre la piste d’exploration vous rapporte également beaucoup de points surtout si vous atteignez le temple et que vous découvrez des tablettes. C’est cette stratégie que j’ai suivie, pourtant j’ai perdu la partie assez bêtement. Je ne sais si c’est à cause de mon côté greedy ou la fatigue de fin de soirée, mais je n’ai pas voulu sacrifier les idoles en ma possession. Or cela m’aurait permis de récupérer la ressource qui me manquait pour découvrir une plus grande tablette et comptabiliser davantage de points.
Donc le conseil que je peux donner si vous souhaitez remporter la partie est de ne pas hésiter à sacrifier des idoles ou des pièces d’or pour récupérer des outils, artefacts et ressources. Comme le jeu est rapide, il faut vraiment optimiser chaque manche.
Alors ces ruines perdues de Narak, jeu de l’année 2021 ou non ?
Vous dire que je n’ai pas aimé Les ruines perdues de Narak serait mentir ! J’ai apprécié le jeu, et je pense que je le ressortirai avec grand plaisir.
Mais ce n’est pas un coup de cœur. Je ne partage pas l’engouement populaire qui entoure ce jeu. Oui certes il est bien ficelé et dynamique. Le thème est super intéressant et les graphismes sont splendides. Cependant Les ruines perdues de Narak n’offre rien de nouveau, notamment en terme de mécanique. On a déjà vu de nombreux jeux de société qui mélangent deckbuilding, pose d’ouvriers et gestion de ressources. Et surtout l’interaction entre les joueurs est pour ma part beaucoup trop faible. En effet on peut facilement jouer dans son coin sans perturber le jeu des autres joueurs.
J’ajouterai également que Les ruines perdues de Narak n’est pas comme le présente Iello de niveau expert mais seulement avancé. Car oui la stratégie est présente mais le jeu n’est pas d’une grande complexité et ne requiert pas une véritable réflexion. Y compris la face temple du serpent qui propose un niveau plus difficile n’est pas bien complexe à jouer. Donc pour conclure, c’est un très bon jeu certes. Et il plaira à bon nombre d’amateurs qui ont envie de pousser un peu plus loin leur expérience ludique. Mais pour les véritables passionnés en quête du Saint Graal des Meeples, ils devront suivre une autre piste.